Si le marché du bio fluctue, les Français sont de plus en plus sensibles aux enjeux sanitaires, éthiques et environnementaux de leur alimentation, et donc aux bienfaits d’aliments issus de l’agriculture biologique. Mais d’ailleurs, comment se passe concrètement ce type d’agriculture du côté des producteurs ? En quoi se différencie-t-elle de l’agriculture dite « industrielle » ? Rappels et découverte des 5 grands principes de cette agriculture biologique.
Histoire et évolution de l’agriculture biologique
Ce type d’agriculture a commencé à voir le jour dans les années 20 mais il faudra attendre la fin des années 70 pour qu’elle soit réellement organisée (par l’organisme IFOAM) puis officiellement reconnue en 1999 par un programme commun entre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’OMS. Aujourd’hui, des professionnels comme Farmi spécialiste des produits agricoles proposent eux aux producteurs de quoi passer d’une agriculture industrielle à une agriculture biologique.
Le respect de l’environnement
Un mode d’agriculture bio se veut d’abord plus respectueux de la planète, aussi bien des sols que de l’eau ou la biodiversité.
Les cycles de la nature sont respectés tout au long des différentes cultures et les spécificités de ces dernières sont prises en compte. L’agriculture biologique se base sur un principe environnemental de circularité, c’est-à-dire un équilibre entre ce qui est pris de la terre et ce qui lui est rendu. Elle cherchera toujours à conserver les espèces locales et respecter leur environnement. La culture des plants s’inscrit alors dans un circuit court ; on produit et consomme les fruits, légumes et céréales de saison.
Aussi, contrairement à l’agriculture industrielle, on assiste dans l’agriculture biologique à une plus forte rotation du type de plants cultivés.
Ce respect de l’environnement se retrouve aussi dans la non-utilisation de produits chimiques afin de pas polluer sol, eau et air. Les pesticides et engrais chimiques sont bannis au profit de solutions naturelles comme des préparations naturelles brutes (ex : vinaigre) ou de purins naturels (à base d’ortie notamment). De même, l’agriculture biologique proscrit l’usage d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM).
Une agriculture pour une alimentation plus saine
Parallèlement à un traitement plus sain des terres et de la nature en général, l’agriculture biologique vise à produire des aliments plus sains pour les consommateurs également. La non-utilisation d’engrais ou pesticides chimiques contribue justement à produire des aliments meilleurs pour la santé car peu transformés. Autant de substances nocives qui ne terminent pas dans notre organisme une fois ces aliments ingérés, qu’ils le soient crus ou cuits.
En se basant sur un écosystème sain, l’agriculture biologique permet d’offrir un mode de consommation lui aussi sain.
Un principe d’équité entre l’homme et l’animal
L’agriculture ne concerne pas que les plantations mais aussi le bétail. L’un de ces autres principes majeurs concerne donc le bien-être animal tout au long du processus d’exploitation. Les conditions d’élevage doivent par exemple permettre aux bêtes de bénéficier de suffisamment d’espace, de pouvoir vivre en plein air, de bénéficier d’une alimentation dépourvue de produits chimiques… Les conditions d’abattage de l’animal sont elles aussi différentes de l’agriculture industrielle. On va s’assurer que la bête a bien été endormie avant d’être abattue et limiter au maximum les trajets entre le lien d’élevage et le lieu d’abattage afin de ne pas infliger un stress supplémentaire à l’animal en raison du transport.
Enfin, de nombreuses pratiques comme le gavage, l’isolement et l’élevage en cage sont également interdites en agriculture biologique. L’animal doit être traité de la manière la plus décente possible.
Un principe qualifié d’équité car il vise à de bonnes conditions à la fois pour les animaux et les humains. Aussi, sur le plan de l’emploi, l’agriculture biologique vise à favoriser des échanges commerciaux équitables entre producteurs et habitants. Le principe d’équité vise alors à ne léser aucun habitant de la terre, quel qu’il soit.
Un principe de précaution pour se prémunir des risques
Nous évoquions plus haut les OGM, et pour cause : l’un des autres grands principes de l’agriculture biologique va être de limiter la prise de risques. Concrètement, nous n’avons pas encore assez de recul sur les effets à long terme des Organismes Génétiquement Modifiés, que cela soit pour l’environnement (les terres, l’air, l’eau) ou pour l’homme (consommation de produits génétiquement modifiés).
Sans vouloir réfuter tout ce qui a trait aux évolutions technologiques et aux nouvelles manières de produire plus efficacement, l’agriculture biologique émet des réserves sur les techniques présentant encore des risques mal connus. Elle va favoriser l’expérience humaine et le principe de précaution pour s’assurer de continuer à respecter l’environnement et ce, sur le long terme.
Le principe de pérennité
Enfin, l’agriculture biologique a pour but d’être pérenne. En respectant l’environnement, la biodiversité mais aussi la santé des travailleurs et des consommateurs, elle aspire à un mode de production durable, ce qui passe notamment par la prise en compte des cycles naturels et de certaines exigences climatiques.
L’usage de certains produits ou de certaines méthodes contribuerait certes à un rendement plus élevé, et surtout plus rapide. Mais, au-delà d’un problème éthique, ces techniques posent aussi la question de leur pérennité.
Ce qui est employé en agriculture qualifiée d’industrielle tend à appauvrir les sols, présente des risques pour la biodiversité (animale comme végétale) et même pour les consommateurs finaux.
Face à un tel constat, l’agriculture biologique préfère se baser sur des méthodes plus ancestrales. Si elles sont certes plus chronophages et contraignantes, elles se veulent également bien plus respectueuses de la façon dont notre planète fonctionne naturellement. Un moyen d’éviter de trop la dérégler à force de vouloir la contrôler à tout prix…